mardi 23 février 2010

Francis Ponge, le parti pris des choses




« Je ne sais pourquoi je souhaiterais que l’omme, au lieu de ces énormes monuments qui ne témoignent que de la disproportion grotesque de son imagintation et de son corps ( ou alors de ses ignobles moeurs sociales, compagniales), au lieu encore de ces statues à son échelle ou légèrement plus grandes ( je pense à David de Michel-Ange) qui n’en sont que de simples représentations, sculpte des espèces de iches, de coquilles à sa taille, des choses très différentes de sa forme de mollusque mais cependant y proportionnées ( les cahutes nègres me satisfont assez de ce point d evue), que l’homme mette son soin à se créer aux générations une demeure pas beaucoup plus grosse que son corps, que toutes ses imaginations, ses raisons soient là comprises, qu’il emploie son génie à l’ajustement, non à la disproportion, - ou, tout au moins, que le génie se reconnaisse les bornes du corps qui le supporte. »

Francis Ponge (1899-1988)

Poésie/ Gallimard

ISBN 2 07 030223 7

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