dimanche 28 février 2010

Ghérasim Luca, La voici la voie silanxieuse









Très beau livre de Ghérasim Luca (1913-1994), avec des dessins poèmes. Je parlerai davantage du poète très vite.
José Corti
ISBN 2 7143 0594 6

samedi 27 février 2010

Wyatt Bell Les magnolias sont rouges



Si j’ai lu ce livre, c’est parce qu’il a été traduit par Robert Filliou (1926-1987). J’ai été curieux de découvrir ce polar de 1964. Je connaissais l’activité de traducteur de Robert Filiou, mais je n’en avais jamais eu la preuve. La voici. Et figurez-vous que ce polar n’est pas si mal.

Une histoire banale, un homme est accusé de meurtre à la place d’un autre, ou d’une autre. Ce premier est noir, c’est dommage pour lui, il a donc tous les tords, puisqu’un blanc est mort. La ville est contre lui. Et tout porte à croire que le meurtre est celui d’un nègre. De plus, c’est le dernier à avoir vu la victime, puisqu’il a assisté à la scène et à tout cacher. S’ajoute à cela un furieux policier, pourtant ami d’enfance du premier, qui s’entête à le pourchasser, à tout faire pour qu’il avoue, jusqu’à le torturer.

Ce polar est alletant, et nous emmène dans une époque où il ne faisait pas bon d’être noir. Mais est-ce si loin que cela ?

Gallimard

vendredi 26 février 2010

Serre, le bricolage






Un livre de dessins, de Claude Serre (1938-1998), sur le bricolage, c'est drôle.
Glénat
ISBN 2 7234 0409 9

jeudi 25 février 2010

Marc Décimo Jean-Pierre Brisset, prince des penseurs




C’est grâce à ce livre que j’ai découvert le fou littéraire qu’est Jean-Pierre Brisset (1837-1919). Un livre, une biographie, qui nous raconte la folle vie de l’auteur des oeuvres natatoires. Il faut se procurer les oeuvres complètes (aux presses du réel) pour pénétrer l’oeuvre du génie Brisset. Et ce livre nous apprend tout sur cet homme pas commun. Alors, on découvre comment on l’a élu « prince des penseurs » en 1913, on apprend ses recherches sur l’origine de l’espèce humaine. Et oui, selon Brisset, l’homme descendrait de la grenouille. Ce serait d’ailleurs pour cette raison que le président de la République porte le grande cordon d ela Légion d’honneur en sautoir.

Oui, ce livre est drôle, car on rit avec les inventions de Brisset, les folles inventions, lui qui tentait donc de reformuler le monde et ses origines, lui qui a eu tant d’admirateurs, de Marcel Duchamp à Raymond Queneau en passant par André Breton.

« Devant un public plus vibrant que recueilli, Jean-Pierre Brisset développe sa grande pensée métaphysique, sa découverte géniale qui lui a valu d’être élu Prince des Penseurs :

« L’homme descend de la grenouille. »

À l’appui de cette constatation, il fait une desciption de la grenouille, notre mère à tous, et il fournit seulement cette remarque physiologique que la grenouille, comme l’homme, a quatre doigts et un pouce, à chaque main.

« D’où l’ont-ils sorti cet olibrius ? Est-il fou !

- Chut ! Un peu de silence, messieurs les journalistes ; je vous en prie. Le Prince des Penseurs parle.

- Maisc’est qu’il faut l’entendre, c’est inouï ! Il est en train de nous convaincre des origines batraciennes de l’homme avec preuves à l’appui... N’est-ce pas cocasse ? »

Un clan fait entendre quelques coups de sifflets, probablement une coalition d’élèves conformistes, tandis que de coquettes demoiselles bergsoniennes scandalisées restent coites »

Marc Décimo

Éditions Ramsay

1986

ISBN 2 85956 477 2

mercredi 24 février 2010

Francis Ponge, Pièces


« La valise

Ma valise m’accompagne au massig de la Vanoise. Et déjà ses nickels brillent et son cuir épais embaume. Je l’empaume, je lui flatte le dos, l’encolure et le plat. Car ce coffre comme un livre plein de trésor de plis blancs : ma vêture singulière, ma lecture familière et mon plus simple attirail, ou, ce coffre comme un livre est aussi comme un cheval, fidèle contre mes jambes, que je selle, je harnache, pose sur un petit banc, selle et bride, bride et sangle ou dessangle dans la chambre de l’hôtel proverbial.

Oui, au voyageur moderne sa valise en somme reste comme un reste de cheval. »

Poésie/ Gallimard

ISBN 2 07 031873 7

mardi 23 février 2010

Francis Ponge, le parti pris des choses




« Je ne sais pourquoi je souhaiterais que l’omme, au lieu de ces énormes monuments qui ne témoignent que de la disproportion grotesque de son imagintation et de son corps ( ou alors de ses ignobles moeurs sociales, compagniales), au lieu encore de ces statues à son échelle ou légèrement plus grandes ( je pense à David de Michel-Ange) qui n’en sont que de simples représentations, sculpte des espèces de iches, de coquilles à sa taille, des choses très différentes de sa forme de mollusque mais cependant y proportionnées ( les cahutes nègres me satisfont assez de ce point d evue), que l’homme mette son soin à se créer aux générations une demeure pas beaucoup plus grosse que son corps, que toutes ses imaginations, ses raisons soient là comprises, qu’il emploie son génie à l’ajustement, non à la disproportion, - ou, tout au moins, que le génie se reconnaisse les bornes du corps qui le supporte. »

Francis Ponge (1899-1988)

Poésie/ Gallimard

ISBN 2 07 030223 7

lundi 22 février 2010

Brassaï, Conversations avec Picasso



C’est l’un des livres les plus importants dans ma bibliothèque. Et il y en a beaucoup. Mais, celui-ci a été très important pour moi. Cela paraît certainement naïf aux yeux de certains, mais c’est ainsi, et ce livre m’a donné le goût de la vie artistique, de ses acteurs, et d’en faire partie.

Alors, ici, nous avons Brassaï (1899- 1984), le jeune potographe, qui rencontre Picasso (1881-1973), grande figure de l’art. Et puis Brassaï suit le peintre dans son atelier, avec ses amis. C’est un livre construit sous la forme d’un journal, qui nous emmène dans une toute autre époque où Paris était une capitale artistique importante, où les artistes se croisaient, discutaient. Bref, tout ceci est une réelle excitation, que l’on aurait tendance à être nostalgique d’une époque que l’on a guère vécue, mais que l’on découvre dans l’écriture de Brassaï.

« Était-il conforme à celui que son oeuvre et sa légende avaient formé en moi ? Sa présence effaça cette image et mon appréhension. J’avais devant moi un homme simple, sans affectation, sans morgue, sans pose. Son naturel et sa gentillesse me mirent d’emblée à l’aise. Je regardai aussi l’étrange lieu : je m’attendais à un atelier d’artiste et c’était un appartement transformé en capharnaüm...Sans doute jamais logement bourgeois ne fut aussi peu « bourgeoisement meublé » : quatre ou cinq pièce - chacune avec sa cheminée en marbre surmontée d’une glace - entièrement vides de tous leurs meubles habituels, remplies de tableaux entassés, de cartons, de paquets de baluchons contenant, la plupart, les moules de ses statues, de pile de livres, de rames de papier, d’objets étéroclites, posés pêle-mêle, au long des murs, à même le sol, et recouverts d’une épaisse couche de poussière. »

Gallimard

édition de 2004 avec reproductions des photos

ISBN 2 07 074964 9